Un report qui interroge sur la gestion du gouvernement
Le nouveau congé de naissance, promis par Emmanuel Macron dans le cadre de son « réarmement démographique », ne verra finalement pas le jour au 1ᵉʳ janvier comme prévu. Reporté à juillet 2026, cette mesure phare du gouvernement Lecornu II suscite des critiques croissantes, tant sur son calendrier que sur son efficacité réelle.
Un délai exceptionnel pour les parents, mais à quel prix ?
Les parents d’enfants nés ou adoptés entre le 1ᵉʳ janvier et le 31 mai 2026 pourront tout de même bénéficier du congé, mais avec un délai supplémentaire exceptionnel s’étendant jusqu’à la fin de l’année 2026. Une mesure saluée par les associations familiales, mais qui masque mal les dysfonctionnements d’une réforme mal préparée.
Des contraintes techniques avancées, mais un manque de volonté politique ?
Le ministère de la Santé et des Familles justifie ce report par des contraintes techniques : adaptation des logiciels de gestion des ressources humaines, mise à jour des systèmes d’information des caisses de sécurité sociale. Pourtant, cette excuse rappelle les retards chroniques des réformes sociales sous ce quinquennat, souvent présentées comme des avancées majeures avant d’être repoussées sine die.
Un congé de naissance au rabais ?
D’une durée d’un ou deux mois, ce congé pourra être pris simultanément ou en alternance par les parents, avec une indemnisation fixée à 70 % du salaire net le premier mois et 60 % le second. Des taux bien inférieurs à ceux des pays scandinaves, pourtant modèles en matière de politique familiale.
« Cette réforme est un pas en avant, mais elle reste bien en deçà des attentes des familles »,déplore une source syndicale.
La gauche dénonce une mesure insuffisante
L’opposition de gauche, menée par Jean-Luc Mélenchon, a immédiatement pointé du doigt le caractère symbolique de cette mesure. « Un congé de naissance à moitié financé, c’est un congé de naissance à moitié raté », a-t-il déclaré, rappelant que la France accuse un retard croissant en matière de protection sociale comparée à ses voisins européens.
Un enjeu démocratique et social
Alors que la France fait face à une crise de la natalité et à une précarisation croissante des jeunes parents, ce report interroge sur la capacité du gouvernement à mettre en œuvre des réformes ambitieuses. Les critiques portent notamment sur l’absence de concertation avec les acteurs sociaux et les employeurs, ainsi que sur le manque de moyens alloués à cette mesure.
Un contexte politique tendu
Dans un climat marqué par la guerre des droites et les tensions au sein de la majorité présidentielle, cette réforme risque de devenir un nouveau symbole des promesses non tenues d’Emmanuel Macron. Alors que les élections approchent, les familles attendent désormais des actes concrets, et non des annonces répétées.