Dermatose nodulaire : la colère des éleveurs éclate face à l'inertie du gouvernement

Par Aurélie Lefebvre 16/12/2025 à 12:27
Dermatose nodulaire : la colère des éleveurs éclate face à l'inertie du gouvernement

La crise de la dermatose nodulaire révèle les fractures politiques et les limites du gouvernement face à la colère des éleveurs.

Une crise sanitaire qui révèle les fractures politiques

Alors que la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) continue de ravager les troupeaux du Sud-Ouest, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, tente tant bien que mal de contenir la crise. Son déplacement dans la région, lundi 15 décembre, a été marqué par des tensions croissantes entre les éleveurs et le gouvernement, illustrant une fois de plus les limites d'une politique agricole perçue comme déconnectée des réalités du terrain.

Un protocole sanitaire contesté

Face à la propagation de la maladie, la ministre a annoncé un élargissement partiel de la zone de vaccination, une mesure jugée insuffisante par les syndicats agricoles. « Nous demandons la fin de l'abattage systématique et une vaccination généralisée », martèle Jérôme Bayle, porte-parole des éleveurs en colère. Les manifestations se multiplient, avec des barrages routiers et des dépôts de fumier devant les préfectures, symboles d'une colère qui dépasse désormais le cadre strictement sanitaire.

La gauche et l'extrême droite unis contre le gouvernement

Une rare alliance s'est formée entre la Coordination rurale, souvent associée à l'extrême droite, et la Confédération paysanne, classée à gauche. Cette convergence inédite témoigne de l'isolement du gouvernement face à une crise qui prend une dimension politique. « Le gouvernement arrive avec des demi-mesures et des promesses creuses », dénonce un élu local d'Ariège, où plus de 200 maires ont manifesté pour exiger un dialogue.

Les risques économiques d'une gestion chaotique

La fédération Culture Viande met en garde contre les conséquences d'une vaccination généralisée, qui pourrait compromettre les exportations françaises.

« La France perdrait son statut de pays indemne, ce qui complexifierait les conditions d'exportation »
, souligne-t-elle. Pourtant, face à la détresse des éleveurs, la pression politique s'intensifie, avec des critiques venant de tous bords, du Rassemblement national à La France insoumise.

Un gouvernement sous le feu des critiques

Le premier ministre Sébastien Lecornu, déjà fragilisé par les crises successives, voit sa gestion de la crise sanitaire remise en question. « Le gouvernement a tardé à réagir, et maintenant, il tente de colmater les brèches avec des mesures insuffisantes », estime un observateur politique. Alors que les manifestations s'étendent à d'autres régions, la question de la souveraineté alimentaire et de la protection des éleveurs devient un enjeu majeur pour 2027.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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Commentaires (8)

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ACE 55

il y a 30 minutes

Macron et ses potes en costard se moquent de nous. Ils sont déconnectés du terrain !

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C

Carcassonne

il y a 1 heure

Selon la Cour des comptes, 70% des aides agricoles sont mal utilisées. Faut revoir le système.

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Hugo83

il y a 43 minutes

@carcassonne Exact, mais ça ne justifie pas l'inaction actuelle. Les éleveurs sont en galère maintenant.

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Augustin Bocage

il y a 1 heure

En Europe, des pays comme l'Allemagne gèrent mieux ces crises. Pourquoi la France traîne-t-elle ?

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datadriven

il y a 2 heures

Les éleveurs doivent aussi moderniser leurs pratiques. L'État ne peut pas tout financer.

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WaveMaker

il y a 1 heure

@datadriven C'est vrai, mais l'État a aussi sa part de responsabilité. Il faut un équilibre.

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C

Carnac

il y a 2 heures

La situation est complexe, mais il faut éviter les amalgames. Des mesures existent, mais leur application est lente.

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Poséidon

il y a 3 heures

Entre les promesses et les actes, y'a le même écart que entre ma paie et mon loyer. La blague.

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Quiberon

il y a 3 heures

Les éleveurs ne demandent que justice et soutien, mais le gouvernement préfère fermer les yeux. Scandaleux !!!

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Achille

il y a 2 heures

@quiberon Tout à fait ! Les élites parisiennes s'en foutent de nos campagnes. Ils préfèrent leurs cocktails à l'Élysée.

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T

Tirésias

il y a 3 heures

La dermatose nodulaire, c'est comme le gouvernement : ça s'étale, ça fait mal, et personne ne sait comment soigner. Bravo l'équipe !

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