Une révolte paysanne qui dépasse le cadre sanitaire
La crise de la dermatose nodulaire contagieuse en Occitanie illustre une fracture politique profonde. Au-delà des enjeux sanitaires, c'est une contestation frontale des méthodes gouvernementales qui s'exprime. Les éleveurs, contraints d'abattre leurs troupeaux entiers dès qu'un cas est détecté, dénoncent une décision inique et anti-économique.
Un front commun improbable
Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, pourtant aux antipodes idéologiques, s'unissent pour critiquer l'abattage systématique. Deux syndicats agricoles, la Coordination rurale (proche de l'extrême droite) et la Confédération paysanne (à gauche), rejoignent cette contestation. Ils accusent la FNSEA et le gouvernement de privilégier un modèle agricole extensif et exportateur, au détriment des petits éleveurs.
La vaccination, une alternative bloquée
La vaccination systématique, présentée comme une solution, est rejetée par Bruxelles et les lobbys agro-industriels. Pourquoi ? Parce qu'elle compromettrait les exportations, notamment vers les pays tiers. Un combat des petits contre les gros, comme le souligne Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie, dans une lettre ouverte au Premier ministre.
Le gouvernement en difficulté
Sébastien Lecornu, d'ordinaire habile à gérer les crises, hésite à s'exposer. La rationalité scientifique semble impuissante face à la colère populaire. À l'Assemblée, la défaite partielle de LFI et du RN sur le budget de la Sécurité sociale montre que le gouvernement cède sous la pression des extrêmes.
Une crise qui dépasse l'Occitanie
Les tensions risquent de s'étendre à d'autres départements. La France insoumise et le Rassemblement national, bien que divisés, parviennent à influencer le débat. Le gouvernement Lecornu II doit désormais choisir : écouter le peuple ou se soumettre aux intérêts économiques ?