Un plan d'urgence contesté
Alors que la dermatose nodulaire continue de ravager les élevages français, le gouvernement Lecornu II tente de rassurer en annonçant une accélération de la vaccination pour 750 000 bovins. Une mesure jugée insuffisante par les syndicats agricoles, qui dénoncent un manque de vision stratégique.
La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a détaillé le dispositif : mobilisation des vétérinaires militaires, des retraités et des étudiants, ainsi que l'armée pour le transport des vaccins. Un fonds de 10 millions d'euros est également créé pour soutenir les petits éleveurs, une mesure saluée par la gauche mais qualifiée de cosmétique par l'opposition.
La colère des agriculteurs persiste
Malgré ces annonces, les blocages se multiplient à travers le pays. Sur l'A61 entre Narbonne et Toulouse, les éleveurs exigent l'arrêt des abattages systématiques, une demande ignorée par le gouvernement.
"L'accélération de la vaccination est une bonne solution, mais il manque toujours notre revendication principale : l'arrêt de l'abattage total",déclare un éleveur en colère.
Les jeunes agriculteurs, particulièrement touchés, craignent pour leur avenir. "On ne sait pas du jour au lendemain si tout ne va pas s'arrêter", confie l'un d'eux, illustrant l'angoisse d'une profession en crise. La Coordination rurale d'Audevienne appelle à de nouvelles actions, comme l'érection d'un mur de foin et de paille devant la préfecture de Limoges.
Un enjeu politique majeur
Cette crise s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre le gouvernement et les syndicats agricoles. La droite et l'extrême droite dénoncent une gestion désastreuse, tandis que la gauche accuse le pouvoir d'abandonner les territoires ruraux. La question de la souveraineté alimentaire et des accords commerciaux, comme celui avec le Mercosur, refait surface, alimentant les critiques.
Alors que les perturbations se poursuivent, avec 75 actions de blocage recensées aujourd'hui, le gouvernement tente de calmer le jeu. Mais pour les agriculteurs, la décision d'abattre les animaux atteints reste un point de rupture, symbole d'un déséquilibre profond entre les impératifs sanitaires et les réalités économiques.