Une découverte majeure en Guadeloupe, mais l'avenir de la biodiversité reste incertain
Alors que la France s'enfonce dans une crise de la démocratie locale et que le gouvernement Lecornu II peine à concilier écologie et développement économique, une expédition scientifique vient de révéler l'existence de plus d'une centaine d'espèces inconnues dans les îles du sud de la Guadeloupe. Une découverte qui soulève des questions sur la politique environnementale du pays.
Des espèces inédites, mais des moyens insuffisants
Les chercheurs ont identifié 50 nouvelles espèces marines, 30 espèces végétales et 40 espèces d'insectes, dont un scorpion blanc et un coléoptère de 1 centimètre. Ces découvertes, réalisées en 2024, ont été annoncées mardi 16 décembre par l'Agence régionale de la biodiversité des îles de Guadeloupe (ARB-IG).
Pourtant, malgré l'importance de ces résultats, les moyens alloués à la protection de ces écosystèmes restent dérisoires.
"Cela nous fait progresser sur l'acquisition de données, mais un long travail s'installe pour déterminer l'aire de répartition et le statut de ces espèces",a expliqué Sylvie Gustave-Dit-Duflo, présidente de l'ARB-IG. Une étude qui pourrait prendre une dizaine d'années, alors que les pressions humaines et climatiques s'intensifient.
Marie-Galante, une île sous-inventoriée et menacée
L'île de Marie-Galante, jusqu'alors sous-inventoriée, a révélé un bond de 42 % dans l'index des espèces connues. Une preuve de l'urgence à renforcer les politiques de conservation. Pourtant, les financements européens et nationaux peinent à suivre, alors que la France s'engage dans une crise des finances publiques.
Marc Gayot, directeur du Conservatoire botanique national des îles de Guadeloupe, souligne que ces découvertes ne sont que la partie émergée de l'iceberg. "Il faut agir vite, car chaque retard coûte cher à la biodiversité", a-t-il déclaré, critiquant indirectement le manque de vision écologique du gouvernement.
La Désirade, une surprise scientifique face à l'indifférence politique
La Désirade, où un nouveau scorpion a été découvert, a surpris les chercheurs par sa richesse insoupçonnée. Julien Touroult, coordinateur du module terrestre de l'expédition, a souligné que personne ne s'attendait à tant de découvertes aussi rapidement. Pourtant, ces résultats ne semblent pas prioritaires pour l'exécutif, alors que la France est en pleine guerre des droites et que les questions environnementales sont reléguées au second plan.
Alors que l'Union européenne et d'autres pays comme le Canada ou le Brésil investissent massivement dans la biodiversité, la France, sous la présidence Macron, tarde à agir. Une situation d'autant plus critiquable que les DOM-TOM, comme la Guadeloupe, sont des territoires clés pour la préservation des écosystèmes.
Un appel à l'action face à l'inaction politique
Ces découvertes soulignent l'urgence d'une politique environnementale ambitieuse, alors que la France reste divisée entre conservatisme et modernité. Les chercheurs appellent à une mobilisation nationale pour protéger ces trésors naturels, avant qu'il ne soit trop tard.
Dans un contexte de crise agricole et politique sanitaire, où les priorités semblent ailleurs, la Guadeloupe rappelle que l'écologie ne peut plus attendre. Une prise de conscience qui pourrait, espérons-le, influencer les stratégies des partis pour 2027.