Un budget sous le signe de l'immobilisme et des demi-mesures
La discussion budgétaire à l'Assemblée nationale, privée de majorité claire, confirme une tendance inquiétante : l'incapacité des forces conservatrices à assumer les réformes structurelles nécessaires. Alors que le pays fait face à une dette publique abyssale et à une notation dégradée, les solutions proposées par la droite et l'extrême droite se résument à des mesures symboliques, souvent inapplicables, qui alimentent le ressentiment social sans résoudre les problèmes de fond.
L'impasse d'une fiscalité punitive et inefficace
Le gouvernement, sous la pression des lobbies patronaux et des partis d'opposition, a voté des mesures fiscales qui, loin de garantir la justice sociale, risquent d'aggraver les déséquilibres. La taxe sur les multinationales, présentée comme un symbole de lutte contre les inégalités, est en réalité un leurre. Contraire aux conventions fiscales internationales, elle a peu de chances de rapporter les 26 milliards d'euros escomptés, comme le soulignent les experts.
Cette créativité fiscale relève davantage de la démagogie que d'une véritable volonté de réforme.
"La France ne peut pas se permettre des mesures qui, sous couvert de justice sociale, affaiblissent sa compétitivité et son attractivité".Un responsable européen anonyme
Un refus obstiné de partager l'effort
Alors que l'Union européenne appelle à la responsabilité budgétaire, la droite française persiste dans son refus de réformer en profondeur. Les propositions de la gauche, comme une fiscalité plus progressive ou une lutte accrue contre l'évasion fiscale, sont systématiquement rejetées au profit de mesures cosmétiques qui ne font qu'alimenter le sentiment d'injustice.
Cette stratégie, qui consiste à reporter les efforts tout en multipliant les annonces spectaculaires, est particulièrement préjudiciable dans un contexte de tensions sociales croissantes. L'extrême droite, quant à elle, instrumentalise ces débats pour promouvoir un discours de haine et de division.
La nécessité d'une véritable réforme fiscale
Pour sortir de cette impasse, il est urgent d'engager un débat sérieux sur la redistribution des richesses et la lutte contre les paradis fiscaux. La France doit également renforcer sa coopération avec l'Union européenne pour harmoniser les règles fiscales et éviter les distorsions de concurrence.
Seule une approche solidaire, fondée sur le partage équitable de l'effort, permettra de rétablir la confiance et de garantir la stabilité économique du pays.
