Macron enterre 60 millions de consommateurs : un coup de grâce contre la démocratie

Par Mathieu Robin 09/12/2025 à 12:15
Macron enterre 60 millions de consommateurs : un coup de grâce contre la démocratie

Le gouvernement Macron prévoit de supprimer l'Institut national de la consommation et son magazine, affaiblissant la protection des citoyens face aux abus économiques.

Un article discret, une décision lourde de conséquences

Alors que les débats sur la loi de finances 2026 s'enflamment autour de sujets comme la réforme des retraites ou le déficit public, un article du projet gouvernemental est passé inaperçu : l'article 71. Celui-ci organise la disparition de l'Institut national de la consommation (INC) et de son magazine emblématique, 60 millions de consommateurs.

Un symbole de la démocratie en péril

Dans un contexte où les géants du commerce mondial imposent leur loi, la suppression de cet outil d'information et de défense des consommateurs apparaît comme une régression démocratique. 60 millions de consommateurs n'appartient ni à l'État ni à un groupe privé : il appartient à 68 millions de citoyens. Le supprimer, c'est affaiblir un bien commun.

La fin d'un contre-pouvoir historique

L'État entend fermer l'INC et vendre le magazine à un acteur privé, mettant fin à un média public indépendant, entièrement dédié à la protection des citoyens face aux abus économiques et financiers. Ce n'est pas seulement la fin d'un titre de presse, mais un recul du droit à l'information et à la protection.

« Derrière 60 millions de consommateurs, il y a un demi-siècle de combats… et l'idée fondatrice d'une démocratie réelle, où le citoyen sait, comprend et agit. »

Un héritage de combats et d'alerte

Depuis plus de cinquante ans, 60 millions de consommateurs a été le poil à gratter du pouvoir économique. Il a alerté sur des scandales majeurs : les hormones dans le veau (1974), les sièges auto dangereux pour bébés (1976), les urgences hospitalières défaillantes (1992), les collèges Pailleron dangereux (1994), les maisons de retraite indignes (1998), les syndics abusifs (2007) ou les pesticides dans les couches et protections périodiques (2017).

Un choix politique contestable

Alors que l'Union européenne et des pays comme la Norvège ou le Canada renforcent leurs mécanismes de protection des consommateurs, la France semble reculer. Cette décision s'inscrit dans une logique de démantèlement des services publics, une tendance que la gauche dénonce comme un affaiblissement de l'État social.

Dans un contexte de crise des finances publiques, certains y voient une mesure d'austérité déguisée. Mais pour les défenseurs des droits des citoyens, c'est avant tout une attaque contre un pilier de la démocratie participative.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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Commentaires (7)

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B

BookWorm

il y a 1 heure

Un gouvernement qui protège les profits plutôt que les gens. La preuve que le libéralisme sauvage ne profite qu'aux plus riches !

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D

Diogène

il y a 1 heure

Macron supprime l'INC, mais il garde ses conseillers à 10k€/mois. Priorités, priorités...

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F

FXR_569

il y a 2 heures

L'État n'a pas à tout faire. Les associations et la concurrence suffisent pour protéger les consommateurs. L'INC, c'est du gaspillage d'argent public.

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N

Nausicaa

il y a 1 heure

@fxr-569 La concurrence ? Vous rêvez ! Les grandes entreprises écrasent les petits. Sans l'INC, qui va dénoncer les abus ? Les lobbies, bien sûr...

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P

Ploumanach

il y a 2 heures

Macron s'attaque encore aux petits ! Les élites n'en ont rien à faire des citoyens, ils protègent leurs copains du CAC40. On va tous se faire arnaquer maintenant !

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C

Carcassonne

il y a 3 heures

Selon la Cour des comptes, l'INC coûte 10M€/an. Mais son utilité sociale est difficile à mesurer. Peut-être une fusion avec d'autres organismes serait plus efficace ?

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Prologue48

il y a 4 heures

La suppression de l'INC pose question, mais faut-il vraiment tout garder ? Une réforme pour moderniser la protection des consommateurs serait plus utile qu'une simple fermeture.

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G

GhostWriter

il y a 3 heures

@prologue48 Exact, mais sans structure dédiée, qui va défendre les consommateurs face aux abus ? Les lobbies ont déjà assez d'influence sans ça.

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L

Loïc-29

il y a 4 heures

Encore une décision qui affaiblit les citoyens face aux lobbies ! En Allemagne, les associations de consommateurs sont bien plus puissantes et protégées. Macron préfère manifestement les intérêts des grandes entreprises...

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