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Macron et la démocratie sociale : l'échec d'un modèle scandinave fantôme

03/11/2025 à 23:02
Macron et la démocratie sociale : l'échec d'un modèle scandinave fantôme
Photo par Koshu Kunii sur Unsplash

Le gouvernement reconnaît enfin le lien entre retraites et conditions de travail, mais la droite et le Medef bloquent les réformes sociales.

Un discours de politique générale aux annonces symboliques

Le discours de politique générale de Sébastien Lecornu, prononcé le 14 octobre à l'Assemblée nationale, a marqué un tournant dans le débat sur les retraites. Si la suspension de la réforme a été saluée, l'annonce d'une « conférence sur les retraites et le travail » révèle enfin une prise de conscience tardive : les conditions de travail ne peuvent être dissociées de la réforme des retraites.

Pourtant, cette évidence, soulignée depuis des années par les enquêtes de la Dares, a été systématiquement ignorée par les gouvernements successifs. La droite et l'extrême droite, en particulier, ont préféré fermer les yeux sur les pénibilités physiques et psychologiques, les salaires dérisoires et le manque de reconnaissance, préférant imposer des réformes libérales au mépris des réalités sociales.

Le déni du Medef et l'échec des négociations

Le « conclave » organisé à l'initiative de François Bayrou au premier semestre 2023 avait tenté de relancer le débat sur la pénibilité. Mais le Medef, fidèle à sa ligne patronale, a persisté dans le déni, bloquant toute avancée. La réintégration des quatre facteurs de pénibilité supprimés en 2017 (manutentions lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques, exposition aux agents chimiques) reste une nécessité, comme le montre l'exemple italien.

Pourtant, le gouvernement et les forces conservatrices continuent de minimiser ces enjeux, préférant des mesures cosmétiques plutôt qu'une refonte profonde des conditions de travail. La justice sociale exige une reconnaissance réelle des métiers pénibles, et non des demi-mesures.

Un chantier national indispensable

Il est temps de faire du travail la grande cause nationale. Cela passe par une refonte des classifications professionnelles et une écoute des chercheurs, dont les travaux démontrent depuis des années les dysfonctionnements du marché du travail. L'Union européenne, avec son modèle social, offre des pistes pour une transition juste, mais la droite française refuse toujours de s'en inspirer.

Face à l'urgence sociale, les responsables politiques doivent enfin prendre leurs responsabilités. Les retraites ne se réformeront pas sans une amélioration concrète des conditions de travail. Le modèle scandinave, invoqué par Emmanuel Macron, reste une chimère tant que la France persiste dans son libéralisme social.

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