Un budget sous haute tension
L'Assemblée nationale s'apprête à examiner en seconde lecture le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, un texte profondément remanié par le Sénat. Les députés reprendront les travaux mardi 2 novembre, confrontés à des amendements controversés et à une opposition sociale grandissante.
Un texte largement modifié par le Sénat
Le texte adopté par les sénateurs diverge fortement de la version initiale du gouvernement et des amendements votés en première lecture par les députés. Plusieurs mesures phares, comme la réforme des retraites ou les franchises médicales, pourraient faire l'objet de vifs débats. Le vote solennel est prévu pour le 9 décembre, dans un climat politique tendu.
Des mesures symboliques et clivantes
Parmi les amendements adoptés par le Sénat, la hausse de la taxe sur les petits colis, portée de 2 à 5 euros, suscite des critiques. En revanche, la suppression de la réforme des seuils d'exemption de TVA pour les auto-entrepreneurs, initialement prévue dans le budget 2026, a été saluée par les syndicats.
Mobilisations sociales et avertissements politiques
La CGT, la FSU et Solidaires ont appelé à une journée de grève et de manifestations contre le projet de budget. Bien que l'impact sur les transports et l'éducation soit jugé limité, quelque 150 rassemblements sont prévus à travers la France. À Paris, les autorités anticipent entre 5 000 et 10 000 participants.
"Le vrai danger pour le pays serait l'absence de budget." Sébastien Lecornu, Premier ministre
Dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux, Sébastien Lecornu a mis en garde contre les risques d'un budget non voté, qualifiant cette situation d'«illusion dangereuse». Une position qui intervient alors que les débats parlementaires s'enlisent, reflétant les divisions politiques actuelles.
Un contexte économique et social explosif
Alors que la France fait face à une crise des finances publiques, ce budget s'inscrit dans un contexte de tensions sociales accrues. Les syndicats dénoncent une politique budgétaire qui pénaliserait les plus fragiles, tandis que l'opposition de gauche critique un gouvernement accusé de privilégier les intérêts des entreprises au détriment des services publics.
Avec des élections européennes et législatives à l'horizon, ce projet de budget pourrait devenir un enjeu majeur pour les partis politiques, notamment dans le cadre de la stratégie des partis pour 2027.