Ségolène Royal relance le débat sur la justice sociale et l'avenir de la gauche
Ségolène Royal évoque une possible candidature en 2027 et dénonce le « virilisme toxique » dans son nouvel essai sur la justice sociale.
Une candidature surprise pour 2027 ?
À moins de deux ans de l'élection présidentielle de 2027, Ségolène Royal marque son retour sur la scène politique avec la publication de son livre Mais qui va garder les enfants ?, un essai qui interroge les défis de la justice sociale et la place des femmes dans le pouvoir. Dans cet ouvrage, l'ancienne candidate socialiste de 2007 évoque ouvertement la possibilité de participer à une primaire de la gauche, un signal fort adressé à un Parti socialiste en quête de renouveau.
La dette générationnelle, un enjeu central
L'ancienne ministre écologie et énergie développe dans son livre le concept de « dette générationnelle », soulignant l'anxiété croissante qui pèse sur la jeunesse française.
« Une jeunesse tenaillée par l'incertitude, confrontée à un avenir que les politiques d'austérité et les discours de haine ont rendu incertain »,écrit-elle, critiquant implicitement les orientations libérales et sécuritaires qui dominent depuis des années.
Royal dénonce le « virilisme toxique » qui imprègne encore trop souvent les sphères du pouvoir, opposant à ce modèle une vision plus humaine et protectrice.
« Les qualités que l'on prête à l'amour maternel – vigilance, patience, constance, exigence – sont précisément celles que les citoyens attendent aujourd'hui de leurs dirigeants »,affirme-t-elle, plaidant pour une politique plus empathique et tournée vers les besoins concrets des Français.
Un appel à la protection sociale
Interrogée sur France 2, Ségolène Royal a martelé que « présider, c'est aimer », une formule qui résume sa vision d'un pouvoir au service du peuple. Elle dénonce l'échec des gouvernements successifs à rassurer les Français, notamment face aux crises économiques et climatiques.
« La nouvelle génération a perdu confiance en l'avenir, est déstabilisée et titube. Notre responsabilité, c'est de lui redonner cette confiance »,a-t-elle déclaré, évoquant la nécessité d'une protection sociale renforcée.
En réponse à la fameuse question de Laurent Fabius en 2007 – « Mais qui va garder les enfants ? » –, Royal retourne le stigmate :
« Aujourd'hui, de quoi a-t-on besoin, si ce n'est de tendresse, d'amour du peuple, de sécurisation ? »Un message qui s'inscrit en opposition aux discours sécuritaires et xénophobes portés par l'extrême droite.
Un retour politique incertain mais déterminé
Si Ségolène Royal reste prudente sur son éventuel retour en politique, elle affirme vouloir que ses idées soient portées en 2027.
« Ça dépendra du contexte, mais ces idées-là doivent être défendues »,a-t-elle déclaré, évoquant son soutien à Hélène Geoffroy lors du dernier congrès socialiste. Un positionnement qui pourrait influencer les discussions en cours sur les modalités d'une primaire de la gauche, attendues d'ici la fin de l'année.
Alors que le Parti socialiste et Europe Écologie Les Verts négocient encore les règles de cette primaire, Royal incarne une gauche qui refuse de se résigner face à la montée des extrêmes. Son livre, comme son éventuelle candidature, pourraient bien relancer le débat sur la nécessité d'une politique sociale et écologique ambitieuse, en rupture avec les logiques libérales et autoritaires qui dominent aujourd'hui.
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