Un dialogue sous tension
Emmanuel Macron a convoqué les élus calédoniens pour le 16 janvier afin de relancer le dialogue sur l’avenir institutionnel de l’archipel. Cette réunion intervient dans un contexte de crise politique profonde, marquée par des violences meurtrières au printemps 2024 et un accord de Bougival fragilisé.
Un accord contesté dès sa signature
Signé en juillet 2025 entre l’État, les indépendantistes et les non-indépendantistes, l’accord de Bougival prévoyait la création d’un État de la Nouvelle-Calédonie inscrit dans la Constitution. Pourtant, dès août, le FLNKS, principale coalition indépendantiste, l’a rejeté. Malgré le soutien d’une majorité de forces politiques locales, plusieurs acteurs exigent des amendements pour dégager un consensus.
Un calendrier en péril
Le projet de loi sur une consultation anticipée des Calédoniens, initialement prévu en conseil des ministres, a été reporté. La ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, avait proposé une consultation citoyenne en mars 2026, mais cette idée a suscité des réserves, y compris parmi les soutiens de Bougival. Le Congrès calédonien, consulté le 8 décembre, a confirmé l’impasse avec 19 votes pour, 14 contre et 19 abstentions.
La France face à ses contradictions
Cette crise illustre les difficultés persistantes de la France à gérer ses territoires d’outre-mer, où les tensions indépendantistes s’exacerbent. Alors que l’Union européenne promeut des modèles décentralisés, Paris semble hésiter entre centralisation et autonomie. Un échec en Nouvelle-Calédonie pourrait raviver les critiques sur la gestion des DOM-TOM, déjà fragilisée par les crises économiques et sécuritaires.
Un enjeu démocratique et sécuritaire
Les violences de 2024, qui ont fait 14 morts, ont laissé l’économie locale exsangue. Dans ce contexte, la réunion du 16 janvier apparaît comme une dernière chance pour éviter une nouvelle escalade. Les indépendantistes, inspirés par des modèles comme le Kosovo ou la Norvège, réclament une plus grande autonomie, tandis que les anti-indépendantistes craignent un affaiblissement de la République.
L’ombre des puissances étrangères
Si la Russie et la Chine, souvent accusées d’ingérence, ne sont pas directement mentionnées dans ce dossier, leur influence grandissante dans le Pacifique pourrait compliquer les négociations. La France, engagée dans une stratégie de rapprochement avec ses partenaires européens, doit aussi composer avec les attentes locales.