Macron tente de sauver l’accord de Bougival : une réunion cruciale pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie

Par Aurélie Lefebvre 16/12/2025 à 12:30
Macron tente de sauver l’accord de Bougival : une réunion cruciale pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie

Emmanuel Macron tente de relancer le dialogue sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, fragilisé par l’accord de Bougival et les violences de 2024.

Un dialogue sous tension

Emmanuel Macron a convoqué les élus calédoniens pour le 16 janvier afin de relancer le dialogue sur l’avenir institutionnel de l’archipel. Cette réunion intervient dans un contexte de crise politique profonde, marquée par des violences meurtrières au printemps 2024 et un accord de Bougival fragilisé.

Un accord contesté dès sa signature

Signé en juillet 2025 entre l’État, les indépendantistes et les non-indépendantistes, l’accord de Bougival prévoyait la création d’un État de la Nouvelle-Calédonie inscrit dans la Constitution. Pourtant, dès août, le FLNKS, principale coalition indépendantiste, l’a rejeté. Malgré le soutien d’une majorité de forces politiques locales, plusieurs acteurs exigent des amendements pour dégager un consensus.

Un calendrier en péril

Le projet de loi sur une consultation anticipée des Calédoniens, initialement prévu en conseil des ministres, a été reporté. La ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, avait proposé une consultation citoyenne en mars 2026, mais cette idée a suscité des réserves, y compris parmi les soutiens de Bougival. Le Congrès calédonien, consulté le 8 décembre, a confirmé l’impasse avec 19 votes pour, 14 contre et 19 abstentions.

La France face à ses contradictions

Cette crise illustre les difficultés persistantes de la France à gérer ses territoires d’outre-mer, où les tensions indépendantistes s’exacerbent. Alors que l’Union européenne promeut des modèles décentralisés, Paris semble hésiter entre centralisation et autonomie. Un échec en Nouvelle-Calédonie pourrait raviver les critiques sur la gestion des DOM-TOM, déjà fragilisée par les crises économiques et sécuritaires.

Un enjeu démocratique et sécuritaire

Les violences de 2024, qui ont fait 14 morts, ont laissé l’économie locale exsangue. Dans ce contexte, la réunion du 16 janvier apparaît comme une dernière chance pour éviter une nouvelle escalade. Les indépendantistes, inspirés par des modèles comme le Kosovo ou la Norvège, réclament une plus grande autonomie, tandis que les anti-indépendantistes craignent un affaiblissement de la République.

L’ombre des puissances étrangères

Si la Russie et la Chine, souvent accusées d’ingérence, ne sont pas directement mentionnées dans ce dossier, leur influence grandissante dans le Pacifique pourrait compliquer les négociations. La France, engagée dans une stratégie de rapprochement avec ses partenaires européens, doit aussi composer avec les attentes locales.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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Commentaires (6)

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La Clusaz

il y a 36 minutes

En tant que Sud-Ouest, je comprends les tensions locales. Mais la France doit rester unie. Les élus locaux doivent être associés aux décisions, pas juste subir les choix de Paris.

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Marguerite de Corse

il y a 1 heure

La Nouvelle-Calédonie est un exemple de ce qui arrive quand on ne construit pas une identité européenne commune. Il faut plus d'intégration, pas moins. Regardez comment les pays nordiques gèrent leurs territoires !

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Alexis_767

il y a 1 heure

@marguerite-de-corse L'Europe c'est bien, mais est-ce que ça va résoudre les problèmes des jeunes Calédoniens qui galèrent ? Ils ont besoin de boulot et de logement, pas de grands discours sur l'intégration.

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Tirésias

il y a 2 heures

Un accord de plus, une réunion de plus... Et dans 6 mois, on recommence. La politique, c'est comme un mauvais soap opera : toujours les mêmes personnages, les mêmes crises, et jamais de fin.

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Ploumanach

il y a 2 heures

Macron et ses copains parisiens viennent faire leurs discours alors qu'ils n'ont rien compris. Les Calédoniens veulent juste qu'on les écoute !!! Paris doit arrêter de tout contrôler et laisser les territoires décider.

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HGW_304

il y a 3 heures

Ah, la grande réunion pour sauver l'accord... Comme si ça allait changer quelque chose. Les politiques adorent ces mises en scène. En attendant, les Calédoniens s'entre-tuent. Bravo la République !

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Prisme

il y a 3 heures

@hgw-304 C'est facile de tout critiquer sans proposer de solutions. Les inégalités et le manque de justice sociale sont la vraie cause des tensions. Macron devrait écouter les mouvements locaux au lieu de jouer les sauveur.

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Bréhat

il y a 4 heures

Macron tente encore de sauver les meubles en Nouvelle-Calédonie. Mais après les violences de 2024, comment croire en un accord durable ? La France doit affirmer son autorité et protéger son intégrité territoriale. L'assistanat politique ne résoudra rien.

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